Tangara écarlate (Piranga olivacea) : beauté et élégance des forêts d'Amérique

 

Le Tangara écarlate (Piranga olivacea), également connu sous le nom de Piranga à tête rouge, est une espèce de passereau appartenant à la famille des Cardinalidae. Cette espèce est originaire des Amériques, où elle est largement répandue dans les régions subtropicales et tropicales.

Apparence et description

Le Tangara écarlate est un oiseau de taille moyenne, mesurant environ 17 à 19 centimètres de longueur pour une envergure de 25 à 30 centimètres. Adulte, ce passereau pèse de 23,5 à 38 grammes, avec une moyenne de 25 grammes pendant la reproduction et une moyenne de 35 grammes au début de la migration. Les mâles et les femelles présentent un dimorphisme sexuel distinct. Les mâles adultes arborent un plumage écarlate vif, avec des nuances allant du rouge orange au rouge vif, sur la tête et le dos, tandis que les ailes et la queue sont noires. Le ventre est généralement d'un rouge plus pâle, parfois mêlé de jaune.

Tangara écarlate femelle adulte, présentant le plumage jaune-olive

Tangara écarlate femelle adulte, présentant le plumage jaune-olive. | © Matt Osborne

En hiver, le plumage des mâles se rapproche de celui des femelles, bien qu'ils aient des ailes et une queue plus sombres. Les jeunes mâles, quant à eux, adoptent initialement l'apparence des femelles, mais en grandissant, leur plumage évolue vers un motif intermédiaire entre celui des femelles et celui des mâles adultes. En revanche, les femelles et les jeunes ont un plumage plus terne, avec des teintes de vert olive sur le dos et les ailes, et une coloration jaune verdâtre sur le ventre.

Répartition géographique, habitat et alimentation

Le tangara écarlate est présent en Amérique du Nord, dans une grande partie de l'Amérique centrale et du continent sud-américain. On le trouve du sud-est des États-Unis, à travers le Mexique, jusqu'en Amérique centrale et dans de nombreuses régions d'Amérique du Sud, y compris le Brésil, la Colombie, le Venezuela, l'Équateur, le Pérou et la Bolivie. Ses habitats varient selon les saisons, comprenant des zones arbustives non boisées, notamment des garrigues côtières, des défrichements et des lisières, des marécages, des jardins et, plus récemment, des parcs urbains.

Aire de répartition et route migratoire du tangara écarlate (Piranga olivacea)

Aire de répartition et route migratoire du tangara écarlate (Piranga olivacea). | © Northern Prairie Wildlife Research Center

Aussi, en période de reproduction, le tangara écarlate niche dans de vastes forêts denses, principalement peuplées de chênes, dans le sud-est du Canada et l'est des États-Unis. À l'automne, il entame sa migration vers le nord-ouest de l'Amérique du Sud, traversant principalement les Antilles (Cuba, Jamaïque, Bahamas) et dans une moindre mesure l'Amérique centrale (Honduras, Nicaragua, Costa Rica et Panama). Durant l'été, il trouve refuge dans des zones de végétation tropicale, notamment en Colombie, au Pérou, au Venezuela et à l'extrême ouest du Brésil. Sa présence est plus rare au Mexique (Yucatán et Quintana Roo), au Guatemala et au Belize.

Le régime alimentaire du tangara écarlate est principalement composé d'insectes, ainsi qu'une grande variété de fruits

Le régime alimentaire du tangara écarlate est principalement composé d'insectes, ainsi qu'une grande variété de fruits. | © Mejxu

Le régime alimentaire du tangara écarlate est principalement composé d'insectes (abeilles, guêpes, frelons, fourmis, coléoptères, mouches, termites...), ainsi qu'une grande variété de fruits qui sont consommés lorsque la population d'insectes est faible : mûres, framboises, baies, fraises et nectar. Il se nourrit dans la canopée des arbres, où il recherche activement des proies parmi les feuilles et les branches. À noter que le tangara écarlate a tendance à se comporter de manière agressive envers les autres espèces d’oiseaux lorsqu’il se dispute pour avoir de la nourriture.

Vie sociale, reproduction et menaces

Le Tangara Écarlate peut être observé seul, en couples ou en petits groupes familiaux pendant la saison de reproduction. En dehors de la saison de reproduction, il peut se joindre à des groupes mixtes d'autres espèces d'oiseaux lors de migrations ou de rassemblements autour des ressources alimentaires. Le chant du tangara écarlate se distingue immédiatement par son cri distinctif chip-burr ou chip-churr.

Même si la saison de reproduction du Tangara écarlate varie selon la région, elle a généralement lieu au printemps et en été. Les chercheurs estiment que pour une population reproductrice viable, il faut au moins 10 à 12 hectares de forêt. Le mâle émet des chants mélodieux pour attirer une partenaire et établir son territoire de reproduction. Le nid, construit par la femelle, est une structure en forme de coupe, placée dans les branches d'un arbre ou d'un arbuste. La femelle pond de 2 à 4 oeufs, qu'elle couve pendant environ 12 à 14 jours. Les deux parents participent à l'incubation des oeufs et à l'alimentation des jeunes. Si la tentative de nidification est perturbée, il semble que les tangaras écarlates ne puissent pas essayer une deuxième couvée, comme le font plusieurs autres passereaux. Les jeunes tangaras quittent le nid vers l'âge de 9 à 12 jours et sont capables de voler efficacement quelques semaines plus tard.

Les mâles adultes arborent un plumage écarlate vif, à l'exception des ailes et la queue qui sonts noires

Les mâles adultes arborent un plumage écarlate vif, à l'exception des ailes et la queue qui sont noires. | © Ulrich Peters

Bien que le tangara écarlate ne soit pas actuellement considéré comme une espèce en danger, il est confronté à diverses menaces. Les tangaras écarlates peuvent parfois succomber à l'exposition et à la famine, surtout lorsqu'ils sont confrontés à des conditions météorologiques exceptionnellement froides ou humides dans l'est de l'Amérique du Nord. Ils sont également souvent victimes de collisions avec des structures artificielles telles que des tours de télévision et de radio, des bâtiments et des véhicules. Les principaux prédateurs des nids comprennent des oiseaux tels que les geais bleus (Cyanocitta cristata), les quiscales communs (Quiscalus quiscula) et les corneilles d'Amérique (Corvus brachyrhynchos). D'autres prédateurs potentiels incluent les écureuils, les tamias, les ratons laveurs (Procyon lotor) et les serpents. De plus, les oisillons peuvent parfois être capturés par des chats domestiques (Felis catus). Enfin, les pesticides et les insecticides utilisés dans les plantations agricoles peuvent aussi affecter négativement cette espèce en contaminant sa source de nourriture et en causant des dommages à long terme sur sa santé.

Le Tangara écarlate, à l'instar du Tangara callophrys et du Tangara cyanoventris, est un oiseau emblématique des régions boisées d'Amérique, connu pour sa splendide coloration écarlate, notamment chez les mâles. Bien qu'il soit relativement répandu, la conservation de son habitat demeure essentielle pour garantir sa survie à long terme dans les écosystèmes forestiers.

Ressources bibliographiques :

  • Jonathan Alderfer, National Geographic Field Guide to the Birds of North America, National Geographic, 2017 [7th edition].
  • "Piranga olivacea", BirdLife International, IUCN Red List of Threatened Species 2016. URL 
  • Josep del Hoyo (dir.), Andrew Elliott (dir.), Jordi Sargatal (dir.), Robert Bateman, Handbook of the Birds of the World, Lynx Edicions, 1996.
  • Frank B. Gill, Ornithology, W. H. Freeman, 2006 [Third edition].