Un iceberg (terme provenant du néerlandais ijsberg, littéralement « montagne de glace ») est un bloc de glace d'eau douce dérivant sur la mer. Un iceberg (du néerlandais ijsberg, littéralement « montagne de glace ») est un bloc de glace d'eau douce dérivant sur la mer. | © Jean-Christophe André

Les icebergs, ces immenses blocs de glace d'eau douce

 

Ces fascinants et immenses blocs de glace d'eau douce se détachent du front des glaciers polaires avant de dériver dans les océans, au gré des courants marins. De nombreuses questions se posent pour les plus curieux d'entre nous : Les icebergs sont-ils uniquement constitués d'eau douce ? Comment parviennent-ils à flotter à la surface de l'eau ?

Origine du terme iceberg et surveillance du phénomène par les sociétés humaines

Dans la langue française, le mot iceberg provient de l'anglais, lui-même emprunté du néerlandais ijsberg qui signifie littéralement « montagne de glace ». Les autres langues européennes ont majoritairement adapté ce terme de la langue néerlandaise : isbjerg en danois, eisberg en allemand, ou bien encore isberg en suédois.

La surveillance et l'intérêt des scientifiques pour les icebergs ont été principalement développés suite au naufrage du Titanic en avril 1912. Réunie à Londres en novembre 1913, la Convention SOLAS (pour safety of life at sea, « sauvegarde de la vie humaine en mer ») se fixe pour objectif de concevoir un système d'observation des icebergs.

Les icebergs peuvent être de différentes couleurs.

En raison de l'eau de mer, des algues et des bulles d'air dans la glace, les icebergs – généralement blancs car recouverts de neige – peuvent être aussi verts, jaunes, avoir des rayures noires voire même revêtir les couleurs de l'arc-en-ciel. | © Annija U.

Trois mois plus tard, en 1914, les treize pays maritimes participants forment la Patrouille internationale des glaces (International Ice Patrol, IIP) qui collecte alors diverses données sur la météorologie et l'océanographie des régions polaires : mesure des courants marins, écoulement des glaces, température des océans polaires, niveaux de salinité, etc. Ainsi, depuis 1921, l'IIP publie des données annuelles permettant de comparer année par année le mouvement des icebergs.

Un iceberg est-il fait d'eau douce ou d'eau salée et pourquoi flotte-t-il ?

Généralement, un iceberg provient d'un immense morceau de glace qui se détache d’un glacier continental noteLes glaciers continentaux se forment dans les régions polaires où la neige s’accumule sur les terres, se compacte et finit par se transformer en vraie glace. avant de naviguer dans la mer. Rien que dans l'océan arctique, entre 10 000 et 15 000 icebergs sont produits chaque année, dont près de 500 dépassent le 48e parallèle depuis le début des années 2000 (contre plus de 2 200 en 1994).

Constitués d'eau douce, les icebergs ont une densité inférieure à l'eau salée, leur permettant ainsi de flotter à la surface des océans, tel un glaçon dans un verre d'eau. Au cours de son existence, estimée d'un à trois ans s'il reste dans des eaux froides, un iceberg peut parcourir jusqu'à 3 000 kilomètres.

La partie immergée d'un iceberg est beaucoup plus importante que la partie émergée

La partie immergée d'un iceberg est beaucoup plus importante que la partie émergée. | © DR.

Selon les données scientifiques disponibles, 75 à 90 % de la masse d’un iceberg restent immergés. Par exemple, un iceberg dont la partie hors de l'eau atteint une hauteur de 10 mètres possède une partie immergée d'une profondeur de 40 mètres. Or, il est impossible de déterminer la forme immergée de l'iceberg, ce qui constitue un sérieux danger pour les navires. D'où les expressions populaires « la partie immergée de l'iceberg » désignant ce qui est caché ; et « la partie émergée de l'iceberg » désignant ce qui est visible.

Quelle est la taille minimale d'un iceberg ?

Depuis 1995, les concentrations et la distribution des tailles des icebergs de l'Arctique, de l'Antarctique, des Grands Lacs et de la baie de Chesapeake sont surveillées dans le monde entier par le National Ice Center (NIC) des États-Unis. En termes de volume, les icebergs sont souvent beaucoup plus imposants en Antarctique qu'au Groenland.

Le NIC considère qu'un iceberg a une hauteur émergée minimale de 5 à 15 mètres et une masse minimale comprise entre 5 400 tonnes et 180 000 tonnes. La classification des icebergs du NIC selon leurs tailles et volumes se présente ainsi :

Classification des icebergs selon le National Ice Center source 
Dénomination Hauteur minimale et maximale de la partie émergée (en mètres) Longueur minimale (en mètres) Masse minimale et maximale (en tonnes)
© SPHERAMA.COM
Very largeberg
(très grand iceberg)
≥ 75 ≥ 200 ≥ 30 000 000
Largeberg
(grand iceberg)
45 – 75 120 – 200 2 000 000 – 30 000 000
Mediumberg
(iceberg moyen)
15 – 45 60 – 120 180 000 – 2 000 000
Small
(petit iceberg)
5 – 15 15 – 60 5 400 – 180 000

Historiquement, le plus gros iceberg jamais observé est le B-15 au cours de l'année 2000 (voir notre classement mondial), lorsqu'il s'est détaché de la plateforme de glace de Ross (Antarctique). D'une longueur de 295 km pour une largeur de 37 km, ce gigantesque iceberg avait une superficie initiale de 11 007 km², soit plus grand que l'île de la Jamaïque (10 911 km²).